Défiscalisation œuvre d’art : 
guide pour entreprises et particuliers 

Comprendre la défiscalisation d’œuvres d’art

La défiscalisation d’œuvres d’art est un mécanisme fiscal qui favorise l’achat d’art, permettant ainsi aux particuliers et aux entreprises de bénéficier d’avantages fiscaux. Ce dispositif est non seulement un moyen d’encourager le mécénat artistique, mais aussi une stratégie d’investissement intéressante.

Pour les entreprises, le dispositif de défiscalisation permet de déduire de leur résultat imposable le prix d’acquisition d’une œuvre d’art originale. La déduction se fait de façon échelonnée sur cinq ans, à hauteur de 20% du prix d’achat chaque année.

Pour les particuliers, le fonctionnement est différent et les conditions à remplir pour bénéficier de la défiscalisation varient. Par exemple, l’œuvre acquise doit être exposée publiquement.

Cependant, tous les types d’art ne permettent pas de défiscaliser. Pour être éligible, une œuvre doit répondre à certains critères, notamment être réalisée par des [artistes vivants] et présenter un intérêt patrimonial.

Il convient de noter que ce dispositif est soumis à des conditions strictes et ne doit pas être envisagé comme une solution de défiscalisation rapide.

Les avantages fiscaux pour les entreprises

Les entreprises qui investissent dans l’art bénéficient d’avantages fiscaux significatifs. L’achat d’œuvres d’art originales permet, par exemple, de déduire le coût d’acquisition du résultat imposable. Ce montant est réparti en parts égales sur cinq ans, offrant ainsi une réduction d’impôt substantielle.

  • Le mécénat constitue une autre forme de soutien à l’art, offrant une réduction d’impôt de 60% des sommes versées, jusqu’à un plafond très avantageux.
  • Pour ceux qui optent pour la location d’œuvres d’art, les loyers sont entièrement déductibles du résultat net, offrant ainsi d’importants avantages fiscaux.

Il est également important de noter que l’investissement dans l’art n’est pas seulement une stratégie de défiscalisation, mais aussi un moyen de valoriser l’image de l’entreprise, d’enrichir son patrimoine culturel et de soutenir les artistes vivants.

Le principe de la déduction fiscale

 

Le principe de la déduction fiscale repose sur l’idée qu’une entreprise peut diminuer son résultat imposable en acquérant des œuvres d’art, soutenant ainsi le secteur culturel. Ce mécanisme fiscal, prévu par l’article 238 bis AB du Code Général des Impôts, s’applique sur une durée de 5 ans. Chaque année, pendant cette période, l’entreprise a le droit de déduire 20 % du prix d’acquisition de l’œuvre de son résultat imposable.

Cela étant, certaines conditions doivent être respectées pour que l’œuvre soit éligible à la déduction fiscale. Notamment, elle doit être acquise auprès d’un artiste vivant et exposée au public dans un lieu accessible de l’entreprise. La déduction fiscale est une mesure incitative pour encourager les entreprises à investir dans l’art, à promouvoir la culture et à soutenir les artistes vivants.

Les conditions à respecter pour les entreprises

 

Pour bénéficier de l’avantage fiscal lié à l’achat d’œuvres d’art, les entreprises doivent respecter certaines conditions. D’abord, l’œuvre acquise doit être originale et créée par un artiste vivant. Ensuite, l’œuvre doit être exposée dans un lieu accessible au public ou aux employés de l’entreprise pendant cinq ans.

  • L’entreprise peut déduire annuellement 20% du prix d’achat de son assiette imposable, sur une durée de 5 ans.
  • Cette déduction est limitée à 0,5% du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise.

Les entreprises doivent aussi déclarer cet achat chaque année pendant les cinq années suivantes. Ces conditions sont régies par l’article 238 bis AB du Code Général des Impôts.

Exemple concret d’une déduction fiscale

 

Pour illustrer concrètement la déduction fiscale, prenons l’exemple d’une entreprise qui réalise un chiffre d’affaires annuel de 1.000.000 € et qui achète une œuvre d’art pour un montant de 30.000 €.

Selon la loi, l’entreprise a le droit de déduire chaque année de son résultat imposable 20% du prix d’acquisition de l’œuvre, soit 6.000 € par an pendant 5 ans.

Cependant, la déduction est aussi limitée à 0,5% du chiffre d’affaires de l’entreprise, soit dans cet exemple 5.000 € par an.

L’entreprise doit donc choisir l’option la plus avantageuse, soit dans cet exemple la déduction d’après le prix de l’œuvre.

Ainsi, l’entreprise pourra réduire son impôt sur les bénéfices de 6.000 € chaque année pendant 5 ans, soit un total de 30.000 €, équivalent au prix d’acquisition de l’œuvre.

Cet exemple illustre comment une entreprise peut optimiser sa fiscalité en investissant dans l’art.

Défiscaliser en tant que particulier : est-ce possible ?

La fiscalité des œuvres d’art pour les particuliers

 

En tant que particulier, il est également possible de bénéficier d’avantages fiscaux lors de l’achat d’œuvres d’art. L’une des spécificités notables de la fiscalité des œuvres d’art pour les particuliers est qu’elles ne sont pas soumises à l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI). Cela signifie que si vous êtes assujetti à cet impôt, l’achat d’une œuvre d’art ne viendra pas augmenter la valeur de votre patrimoine imposable.

Par ailleurs, en cas de revente d’une œuvre d’art, l’impôt n’est dû que si la valeur de l’œuvre dépasse 5 000€. Cela permet donc aux amateurs d’art et aux collectionneurs de vendre et d’acheter des œuvres sans être systématiquement imposés.

Enfin, le don d’une œuvre d’art à un musée ou à un organisme d’intérêt général peut donner droit à une réduction d’impôt de 66% du montant du don, dans la limite de 20% du revenu imposable.

Comment déclarer un achat d’œuvre d’art ?

 

Pour déclarer un achat d’œuvre d’art, il faut suivre quelques étapes. Tout d’abord, chaque acquisition doit être documentée par une facture officielle détaillant l’origine, le prix d’achat et la date d’acquisition de l’œuvre. Ce document s’avère essentiel car il constitue la preuve de l’achat auprès de l’administration fiscale. Ensuite, l’achat doit être déclaré dans la déclaration de revenus du particulier ou dans la déclaration de résultats de l’entreprise. Pour les entreprises, l’achat doit être comptabilisé en immobilisation incorporelle. Enfin, il faut veiller à respecter les conditions d’exposition de l’œuvre pour maintenir l’éligibilité à la déduction fiscale.

Investissement dans l’art : un avantage pour les professions libérales

Deduction BNC et œuvres d’art : ce qu’il faut savoir

 

Pour les professionnels libéraux imposés dans la catégorie des Bénéfices Non Commerciaux (BNC), la déduction fiscale liée à l’achat d’œuvres d’art est une question délicate. En effet, contrairement aux entreprises, cette catégorie de professionnels ne peut pas bénéficier de cette déduction, comme précisé par le ministère des finances.

Cela signifie que les dépenses liées à l’acquisition d’une œuvre d’art ne sont pas déductibles du BNC. Néanmoins, il est possible de contourner cette restriction grâce à certaines stratégies fiscales. Par exemple, un professionnel libéral pourrait créer une société et acquérir l’œuvre d’art par le biais de cette entité.

Dans tous les cas, il est recommandé de consulter un conseiller fiscal avant de procéder à un investissement dans l’art dans le but de défiscaliser.

Comment défiscaliser en tant que profession libérale ?

 

En tant que professionnel libéral, plusieurs options s’offrent à vous pour défiscaliser grâce à l’art. L’achat d’œuvres d’art originales permet une déduction sur l’impôt de 20% du prix d’achat annuellement pendant 5 ans, avec un plafond fixé à 10 000 euros ou 5 pour mille du CA HT. Cette déduction est possible si l’œuvre est exposée dans un lieu accessible au public ou aux salariés, en dehors de leurs bureaux, pendant toute la période de déduction.

Le mécénat ouvre également droit à une réduction d’impôt de 60% des sommes versées, avec un plafond plus avantageux.

Enfin, il est possible de recourir à des solutions de leasing d’art, permettant de déduire les loyers des œuvres du résultat imposable : les mensualités sont 100 % déductibles du résultat net et sont considérées comme charges locatives.

Le choix entre ces options dépendra de votre situation financière et de vos objectifs de défiscalisation.

L’achat d’œuvres d’art en galerie : une solution pour défiscaliser ?

Les critères à respecter pour une déduction fiscale

 

Pour bénéficier de la déduction fiscale sur l’achat d’une œuvre d’art, plusieurs critères doivent être respectés.

  • L’œuvre d’art : Il s’agit d’une œuvre originale créée par un artiste vivant. Le terme « original » signifie que l’œuvre a été entièrement exécutée par la main de l’artiste, sans recourir à un procédé mécanique ou de reproduction.
  • L’acheteur : L’acheteur doit être une entreprise ou un professionnel libéral. Les particuliers ne bénéficient pas de cet avantage fiscal.
  • Exposition de l’œuvre : L’œuvre doit être exposée dans un lieu accessible au public ou aux salariés de l’entreprise pendant la durée de la déduction fiscale, soit 5 ans.
  • Comptabilisation de l’œuvre : L’œuvre d’art doit être inscrite à un compte d’actif immobilisé dans la comptabilité de l’entreprise.
  • Plafond de déduction : La déduction fiscale est plafonnée à 0,5% du chiffre d’affaires de l’entreprise ou à 20 000€, selon l’option la plus avantageuse pour l’entreprise.
  • Durée de la déduction : La déduction fiscale est étalée sur une durée de 5 ans, à raison de 20% du prix d’acquisition par an.

Exemple de déduction fiscale avec une galerie d’art

 

Pour mieux visualiser le mécanisme de déduction fiscale, prenons l’exemple d’une galerie d’art. Imaginons une entreprise qui acquiert une œuvre originale d’un artiste vivant à 10 000€ dans cette galerie.

  • La déduction se fera à hauteur de 20% du prix d’achat pendant 5 ans, soit 2000€ par an.
  • Si l’entreprise affiche un chiffre d’affaires annuel de 500 000€, elle peut déduire jusqu’à 0,5% de celui-ci, soit 2500€.
  • Dans ce cas, elle choisira l’option la plus avantageuse, à savoir la déduction sur la base du prix d’achat.

Néanmoins, l’entreprise doit exposer l’œuvre dans un lieu visible par le public ou les salariés pendant cette période de 5 ans.

Défiscalisation et sociétés : quels avantages ?

Les conditions de déduction pour les sociétés

 

Pour les sociétés souhaitant bénéficier de la déduction fiscale liée à l’acquisition d’œuvres d’art, plusieurs conditions doivent être respectées :

  1. L’œuvre doit être originale : Seules les œuvres originales d’artistes vivants peuvent faire l’objet de cette déduction. Les reproductions ne sont donc pas éligibles.
  2. L’exposition de l’œuvre : L’œuvre acquise doit être exposée dans un lieu accessible au public ou aux salariés de l’entreprise pendant cinq ans minimum.
  3. La comptabilisation de l’œuvre : L’œuvre d’art doit être inscrite à un compte d’actif immobilisé dans la comptabilité de l’entreprise.
  4. Le plafond de déduction : La déduction fiscale ne peut dépasser 0,5% du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise ou 20 000€, selon l’option la plus avantageuse pour l’entreprise.
  5. La durée de la déduction : La déduction fiscale est étalée sur une durée de 5 ans, à raison de 20% du prix d’acquisition par an.

Il est à noter que la non-conformité à ces conditions peut entraîner le rejet de la déduction fiscale.

La location d’œuvres d’art et la défiscalisation

Les avantages fiscaux de la location d’œuvres d’art

 

Outre l’achat, la location d’œuvres d’art offre également des avantages fiscaux intéressants. Elle permet notamment aux entreprises de réduire leur résultat imposable. Les mensualités de location sont 100% déductibles du résultat net et sont considérées comme des charges locatives. Ce dispositif est particulièrement adapté aux professions libérales, qui peuvent ainsi déduire les loyers des œuvres du résultat imposable. De plus, la location d’œuvres d’art n’impacte pas la capacité d’emprunt bancaire de l’entreprise, un atout non négligeable.

  • Déduction totale des loyers du résultat imposable
  • Pas d’impact sur la capacité d’emprunt de l’entreprise

La location peut également être une solution intéressante pour les entreprises qui souhaitent changer régulièrement d’œuvres d’art et ainsi renouveler leur image.

La réserve spéciale de déduction : ce qu’il faut savoir

Comment fonctionne la réserve spéciale de déduction ?

 

La réserve spéciale de déduction est un mécanisme comptable qui accompagne le dispositif de déduction fiscale pour l’achat d’œuvres d’art. Cette réserve est enregistrée au passif du bilan de l’entreprise, reflétant l’engagement de celle-ci à conserver l’œuvre pendant la période de déduction.

  • Lors de l’achat d’une œuvre d’art, l’entreprise doit inscrire une somme équivalente au prix d’acquisition de l’œuvre à un compte de réserve spéciale.
  • Cette somme est ensuite étalée sur cinq ans, permettant à l’entreprise de déduire chaque année un cinquième du prix de l’œuvre de son résultat imposable.
  • Notons que le montant déduit ne peut excéder 0,5% du chiffre d’affaires hors taxe de l’entreprise ou 20 000 €, selon l’option la plus avantageuse.
  • En cas de revente de l’œuvre avant l’échéance des cinq ans, l’entreprise doit réintégrer dans son résultat imposable les montants correspondants aux déductions non encore opérées.

Grâce à ce mécanisme, l’entreprise bénéficie d’un avantage fiscal, tout en soutenant la création artistique.

Exemple d’utilisation de la réserve spéciale

 

Pour illustrer l’usage de la réserve spéciale en matière de défiscalisation liée à l’acquisition d’œuvres d’art, prenons l’exemple d’une entreprise qui achète une œuvre d’art originale pour un montant de 10 000€.

  • Lors de l’achat, l’entreprise doit inscrire au compte de réserve spéciale le montant de l’acquisition, soit 10 000€.
  • Chaque année, pendant 5 ans, l’entreprise déduit un cinquième du prix d’achat de son résultat imposable. Cela représente une déduction de 2000€ par an.
  • Si l’entreprise décide de revendre l’œuvre d’art avant l’expiration des 5 ans, elle doit réintégrer à son résultat imposable les sommes correspondant aux déductions non encore effectuées.
  • La réserve spéciale doit être mentionnée dans la liasse fiscale de l’entreprise.

Cet exemple met en lumière l’importance de respecter les conditions d’utilisation de la réserve spéciale pour bénéficier pleinement de l’avantage fiscal.

La défiscalisation d’œuvres d’art en 2024 : quels changements ?

Les évolutions prévues par le gouvernement

Face à l’importance croissante de l’art comme vecteur de défiscalisation, le gouvernement a prévu plusieurs évolutions dans le cadre de la loi de finances pour 2024.

Extension du taux de TVA de 5,5% à toutes les ventes d’œuvres d’art : Cette mesure vise à favoriser le marché de l’art en France et à faciliter l’acquisition d’œuvres par les particuliers et les entreprises.

Défiscalisation de l’achat des œuvres d’art par les particuliers : Le gouvernement envisage également des mesures spécifiques pour encourager les particuliers à investir dans l’art. Cela pourrait conduire à une augmentation de la défiscalisation pour l’achat d’œuvres d’art.

Objectifs d’utilisation d’énergie renouvelable pour les catégories fiscales des essences et des gazoles : Cette mesure pourrait avoir un impact indirect sur le secteur de l’art, notamment pour les galeries d’art et les institutions culturelles ayant des pratiques respectueuses de l’environnement.

Réforme en profondeur du mécanisme de la TVA sur marge pour les œuvres d’art : Cette réforme, dictée par la directive européenne 2022/542, pourrait changer la donne pour les galeries d’art et les agents d’art en France.

Ces évolutions, parmi d’autres, vont certainement redéfinir le paysage fiscal des œuvres d’art en 2024.

Conseils d’experts pour une défiscalisation efficace

Pour une défiscalisation efficace, les experts suggèrent de :

  • Rechercher des conseils : L’implication d’un conseiller en gestion de patrimoine ou d’un expert en art peut être précieuse pour naviguer dans les subtilités de la fiscalité artistique.
  • Choisir des œuvres originales : La déduction fiscale concerne les œuvres originales entièrement réalisées par l’artiste. Cela inclut les tableaux, les dessins, les aquarelles mais aussi les sculptures, les assemblages et les fontes de sculpture.
  • Veiller à l’exposition de l’œuvre : L’œuvre acquise doit être exposée dans un lieu accessible au public ou aux salariés pendant la durée de la déduction fiscale.
  • Envisager la location d’œuvres d’art : La location offre une flexibilité et permet de renouveler régulièrement l’art exposé. De plus, les loyers sont déductibles du résultat net.
  • Considérer le mécénat : Pour les particuliers, le mécénat permet de bénéficier d’une réduction d’impôt à hauteur de 66% du montant du don.

Ces conseils peuvent aider à maximiser les avantages fiscaux tout en soutenant le secteur de l’art.

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